Nathalie Kosciusko-Morizet, enceinte et écolo
March 29, 2020 | News | No Comments
Bientôt maman pour la deuxième fois, la secrétaire d’Etat à l’Economie numérique, ex-artisane du Grenelle de l’environnement, nous raconte sa vie en bio. A vos votes!
«Vous êtes ravissante!» «Disons que je prospère», réplique en souriant, Nathalie Kosciusko-Morizet à qui la croise dans les couloirs de son ministère. Enceinte de sept mois, NKM rayonne. Entre deux rendez-vous, elle picore quelques fruits rouges ou se précipite sur son ordinateur pour montrer la couverture en peau d’agneau qu’elle compte offrir à son nouveau-né : «C’est vraiment pratique. On allonge le bébé dessus et ça conserve sa chaleur.» Déjà maman d’un petit Paul-Elie, quatre ans, cette accro aux nouvelles technologies s’est vite adaptée à son secrétariat d’Etat à la Prospective et au Développement de l’Economie numérique. Cependant, son récent passage au Développement durable a laissé des traces. NKM vient d’ailleurs de lancer un appel à contribution, sur Twitter, pour connaître les meilleurs sites de conseils pour mamans écolos. « La grossesse est une période de grande sensibilité. On désire bien agir. Tout ce qui pourrait faire du mal au fœtus, à travers nous, nous inquiète», explique-t-elle. Ravie de partager son énergie – solaire – et quelques conseils de ministre!
Dis-moi ce que tu manges?
«Le jour de mon arrivée dans mon nouveau ministère, on nous a servi du thon rouge et des fraises, en plein hiver! J’ai dû changer les habitudes. Nous faisons désormais appel à un traiteur bio. Après mon premier accouchement, j’ai allaité mon fils jusqu’à trois mois et demi. Je verrai combien de temps cela sera possible cette fois-ci. Je n’ai, pour l’instant, pas réussi à trouver de tire-lait garanti sans bisphénol A. J’utilise des biberons en verre pour éviter cette molécule interdite au Canada. Ma belle-mère, qui s’occupe beaucoup de mon petit garçon, fait partie de la “génération surgelés”. En lui montrant de la documentation sur l’impact des pesticides, j’ai réussi à la sensibiliser au bio. Mon fils est très branché nature. Même si je ne jardine plus trop, depuis que je suis enceinte, nous avons planté nos carottes. Sur notre terrain, on trouve aussi des framboises, des cerises, des fèves… Et sept poules dont il adore les œufs frais!»
Petits conseils bio-té
«Les crèmes passent au travers de la peau et certaines substances comme le paraben, sont suspectées être nocives pour le fœtus. J’ai découvert à la braderie de Longjumeau, la ville dont je suis maire, des crèmes au lait d’ânesse. Utilisé depuis l’Antiquité, c’est le lait le plus protéiné. Pour les bébés, c’est simple : pas de cosmétiques ou de parfum! Juste du talc, des crèmes et du savon bio. J’ai rapporté du Maroc de l’eau de rose distillée dont je verse quelques gouttes dans le bain – il m’arrive aussi d’en distiller moi-même. Pour mon premier enfant, je n’ai pas réussi à convertir ma belle-mère aux couches lavables, pourtant faciles à utiliser et trois à quatre fois plus économiques. Je ne désespère pas pour le second!»
Halte aux ondes!
«J’utilise mon portable avec une oreillette. J’ai veillé à ne jamais mettre le babyphone près du lit de mon aîné et j’évite de laisser la télévision en veille. Dans la classe de mon fils c’est tout juste si certains enfants ne réclament pas un portable! Du coup, dans le Grenelle de l’environnement, nous nous sommes laissé la possibilité d’interdire leur utilisation aux moins de six ans.»
Je respire donc je suis
«La pollution de l’air intérieur est souvent bien pire que celle de l’air extérieur. Pour la chambre d’enfant, j’ai choisi des peintures bio sans solvants et des matériaux naturels sans COV (composés organiques volatils). J’utilise aussi des produits ménagers label NF environnement ou éco-label européen. Et j’aère souvent les pièces. Mais la première chose à éliminer pour le bien-être de son enfant, c’est le stress de sa maman!»
Candice Nedelec
Article paru dans Gala, juillet 2009