VIH/Sida : Des chercheurs identifient une nouvelle cible thérapeutique

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Des chercheurs de l’Institut Cochin, avec le soutien de l’Agence nationale de recherche sur le sida(Anrs), ont montré qu’une population spécifique de globules blancs pourrait être responsable d’une hyperactivation du système immunitaire chez les patients infectés par le VIH. Or, c’est justement cette hyperactivation que les antirétroviraux ont parfois du mal à contrôler et qui empêche l’élimination du virus.

Des chercheurs français ont identifié des globules blancs impliqués dans l'hyperactivation du système immunitaire, un phénomène qui rend difficile l'élimination du VIH chez certains patients.

Le cercle vicieux de l’hyperactivation du système immunitaireCibles principales du

VIH, les

lymphocytes T CD4, des cellules ayant un rôle important dans la réponse immunitaire, sont détruites chez les patients atteints du VIH. Le virus s’en sert pour se multiplier avant de les détruire.Au niveau de l’intestin, ces lymphocytes sont en permanence activés par le voisinage des bactéries intestinales. Ils deviennent la cible du VIH ce qui induit leur destruction. Fragilisée, la paroi intestinale laisse alors passer dans le sang certains produits bactériens comme le lipopolysaccharide (LPS). Là, ces substances induisent la production de protéines inflammatoires (

cytokines) qui induisent à leur tour davantage d’activation des lymphocytes T CD4 et après infection par le VIH, leur destruction massive. Cette spirale infernale rend difficile l’élimination du virus par les

antirétroviraux.Une nouvelle cible thérapeutiqueLes chercheurs sont parvenus à démontrer qu’une population spécifique de globules blancs pourrait être à l’origine de ce cercle vicieux. Pour cela, ils ont mené l’enquête. Dans un premier temps, ils ont montré que les patients traités qui avaient encore du VIH détectable dans leur plasma présentaient une plus forte réponse immunitaire à la présence de LPS. Suite à ce constat, ils ont cherché l’origine de la production de cytokines inflammatoires en présence du LPS. Une petite population de globules blancs, des monocytes porteurs de la molécule MDC-8, ont ainsi été démasqués. Ils produisaient en excès une cytokine inflammatoire bien connue, le TNF-alpha impliqué dans les

maladies inflammatoires chronique de l’intestin (comme la

maladie de Crohn mais aussi des maladies rhumatismales comme la

polyarthrite rhumatoïde ou la

spondylarthrite ankyosante).Selon les chercheurs, ces globules blancs pourraient constituer une nouvelle cible thérapeutique. Dans le communiqué conjoint du CNRS, de l’Inserm et de l’ANRS, les chercheurs suggèrent qu’une “destruction spécifique de cette population pourrait être induite par l’injection d’anticorps spécifiques. Cette stratégie permettrait de compléter l’action des antirétroviraux en interrompant d’une manière très ciblée le cercle vicieux d’hyperactivation du système immunitaire“. Les résultats de ces travaux font actuellement l’objet d’un brevet. Ils pourraient constituer une base pour le développement d’un traitement complémentaire, destiné à éliminer le virus.David BêmeSources :Communiqué conjointdu CNRS/Inserm/ANRS du 16 juillet 2012Pivotal role of M-DC8+ monocytes from viremic HIV-infected patients in TNFa over-production in response to microbial products. – Dutertre CA, Amraoui S, De Rosa A, et al. Blood. Publié en avance on line le 16 Juillet 2012: DOI 10.1182/blood-2012-03-418681. (

abstract accessible en ligne)Click Here: los jaguares argentina

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