Un diagnostic plus précoce d'Alzheimer grâce à trois marqueurs biologiques
May 9, 2020 | News | No Comments
Une équipe de chercheurs belges a peut-être identifié ce qui correspond à une signature de la maladie d’Alzheimer, en l’espèce de 3 biomarqueurs présents dans le liquide cérébrospinal dans lequel baigne le cerveau. Cette découverte, si elle était confirmée, constituerait une avancée majeure dans la recherche pour la mise au point d’un test diagnostic fiable et précoce de cette maladie neurodégénérative dont le dépistage est, pour l’heure, très tardif.
La
maladie d’Alzheimer correspond à une dégénérescence du
système nerveux central et se caractérise par une détérioration immuable des facultés mentales du patient. Elle concerne près d’un million de personnes en France et ce chiffre devrait encore augmenter avec le vieillissement de la population. A l’heure actuelle, il n’existe pas de test unique pour déterminer si une personne en est atteinte. Dans le cadre d’une évaluation systématique, on établit un diagnostic en éliminant les autres causes possibles des symptômes à l’aide d’examens médicaux, psychologiques, biologiques… Tout cela prend beaucoup de temps et retarde d’autant le diagnostic. Actuellement, on considère qu’il est établi environ 3 ans après l’installation des premiers signes. Sans compter la dizaine d’années, voire plus, pendant lesquelles le processus pathogénique a suivi son cours à bas bruit. Une sensibilité de 90 %C’est dire si les travaux de Geert De Meyer et de ses collègues de l’Université de Gand (Belgique) suscitent l’espoir ! Ces chercheurs ont en effet démontré qu’à certaines concentrations dans le liquide cérébrospinal (ou liquide céphalorachidien – LCR), trois protéines (la protéine bêta-amyloïde 1-42, la protéine tau et la protéine tau phosphorylée 181P) constituaient des indicateurs fiables du processus de pathogénicité à un stade précoce. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont analysé les données issues de 114 adultes âgés dont les fonctions cognitives étaient normales, 200 personnes âgées présentant un
déclin cognitif modéré et 102 autres décédées pour lesquelles le diagnostic de la maladie d’Alzheimer avait été posé. L’analyse du LCR de ces volontaires a mis en évidence la présence de la “signature“ protéique chez 90 % des malades reconnus, chez 72 % des personnes présentant un déclin cognitif modéré et chez 36 % de celles en bonne santé. Pour les chercheurs, “la présence de la signature de la maladie d’Alzheimer chez plus d’un tiers des personnes normales sur le plan cognitif suggère que la maladie d’Alzheimer est active et détectable plus précocement que cela a été envisagé jusqu’alors“. Ces résultats ont par ailleurs été confirmés dans deux autres études pratiquées l’une auprès de patients dont l’autopsie avait confirmé la maladie d’Alzheimer (94 % de sensibilité au test) et l’autre auprès de personnes suivies pendant 5 ans et progressant vers la maladie neurodégénérative, précisent les auteurs. Ils plaident donc pour la révision des critères de diagnostic de la maladie, afin qu’elle soit dépistée le plus tôt possible.Toujours pas de traitementOr c’est bien là que le bât blesse. Car si cette découverte constitue une avancée remarquable dans le diagnostic de la maladie d’Alzheimer, qui souffre aujourd’hui d’un grand retard, cette pathologie n’en reste pas moins incurable. Or, que faire d’un test de dépistage précoce pour une maladie que l’on ne sait pas encore soigner ? En outre, s’il se révélait effectivement fiable (c’est-à-dire sensible -détection des malades qui le sont – et spécifique – détection des personnes saines qui le sont-), ce test serait très délicat à mettre en oeuvre : le prélèvement du LCR nécessite en effet de piquer avec une très longue aiguille dans la moelle épinière, au niveau de la colonne vertébrale, un geste délicat qui comporte des risques.Alors saluons le travail de ces chercheurs, qui représente incontestablement un progrès majeur dans la compréhension de la maladie d’Alzheimer, mais ne crions pas victoire. La route est encore longue avant de pouvoir triompher de cette terrible pathologie…Amélie PelletierSource :Diagnosis-Independent Alzheimer Disease Biomarker Signature in Cognitively Normal Elderly People – Archives of Neurology août 2010 – vol. 67(8), p. 949-956
(abstract accessible en ligne)Click Here: Cheap FIJI Rugby Jersey