Acides gras trans : attention danger !

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Acides gras trans : attention danger !

May 15, 2020 | News | No Comments

Vous connaissez les graisses saturées, insaturées, animales, végétales, les oméga 3… mais connaissez-vous les acides gras trans ? Utilisés dans de nombreuses préparations culinaires, ils sont accusés de nuire gravement à notre santé, à tel point qu’ils sont bannis des restaurants de New York. Mais qu’en est-il en France ? Lumière sur ces “mauvaises“ graisses.

Très médiatisés aux Etats Unis, les acides gras trans commencent à peine à faire parler d’eux en France. Pourtant, ils ne sont pas à prendre à la légère. Toutes les clés pour manger sans risque.
Une nouvelle catégorie d’acides gras
Les acides gras sont les principaux constituants de la matière grasse. Ils existent sous deux formes chimiques différentes dans leur géométrie : la forme cis qui est la plus courante dans la nature et dans l’alimentation et la forme trans, beaucoup plus rare dans les aliments naturels. Ces différentes configurations confèrent aux acides gras des propriétés physico-chimiques distinctes et des effets différents sur l’organisme.
Le terme trans n’a donc pas une abréviation de “transgénique“ ou “transformé“. C’est une appellation scientifique qui sert à qualifier la forme géométrique des molécules.
Où trouve-t-on les acides gras trans ?
Très minoritaires dans les aliments n’ayant subi aucun traitement, les acides gras trans peuvent se trouver naturellement en petites quantités dans le lait et la viande de ruminants.
Click Here: COLLINGWOOD MAGPIES 2019Cependant, la majorité des acides gras trans (AGT) que nous consommons vient directement des aliments ayant subi des procédés industriels visant à solidifier des matières grasses végétales, l’hydrogénation partielle. Celle-ci est utilisée pour rendre les huiles plus riches en acides gras saturés et par conséquent moins sensibles à l’oxydation. Cette technique permet d’obtenir des textures particulières et une conservation plus longue. Les acides gras trans peuvent aussi se former lors de la dernière étape du raffinage des huiles (la désodorisation). Les viennoiseries, pâtisseries, produits de panification industriels, barres chocolatées ou autres biscuits sont des aliments qui contiennent beaucoup d’acides gras trans.
L’organisme en danger ?
Les acides gras trans formés lors de traitements technologiques constituent clairement des facteurs de risques cardiovasculaires. En 2005, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) a montré que, consommés au delà de 2 % de l’apport énergétique total, les acides gras trans augmentent le risque de maladies cardiovasculaires. Les AGT favorisent notamment l’augmentation du mauvais cholestérol (LDL) au détriment du bon, et par conséquent l’obstruction des artères à long terme.
De plus, les résultats d’une étude réalisée française suggèrent un lien entre une consommation excessive d’AGT d’origine technologique et le risque de cancer du sein.
A noter en revanche, les acides gras trans présents naturellement dans la viande ou le lait en faibles quantités, n’ont montré aucun effet sur la fréquence des maladies cardiovasculaires ou le cancer du sein.
Faut-il interdire les acides gras trans ?
Aujourd’hui, en France, aucune loi ne régit la consommation et l’utilisation des AGT. Seules des recommandations émises par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments en 2005, préconisent d’en limiter la consommation. à 2 % de l’apport énergétique total.
Cependant, il ne paraît pas nécessaire de dramatiser la situation. En effet, cette valeur, pourtant faible, semble être respectée par les Français. Les apports moyens d’acides gras trans sont de 3,2 g/j pour les hommes et de 2,8 g/j pour les femmes, soit environ 1,3 % de l’apport énergétique total (AET) quotidien. La consommation moyenne est donc inférieure aux recommandations de l’AFSSA.
Seulement 5 % de la population française dépasserait le seuil des 2 %. Il s’agirait principalement des jeunes garçons entre 12 et 14 ans.
Apprenez à lire les étiquettes !
Les teneurs en acides gras trans dans les produits peuvent varier de manière considérable (de moins de 0,1 g à plus de 6 g pour 100 g de produit consommé), et il est très difficile de les connaître puisqu’à l’heure actuelle rien n’oblige les fabricants à les mentionner sur l’étiquetage. Cependant, il figure parfois les termes “graisses partiellement hydrogénées“, ce qui rime presque toujours avec “AGT“.
Pour mieux connaître les risques, l’Institut Français de Nutrition (IFN) a évalué mi 2008 les quantités d’acides gras trans dans les aliments. Les résultats étaient plutôt rassurants : sur les 603 produits étudiés seulement 4 % d’entre eux se trouvaient au dessus de 1 % de l’apport énergétique total en AGT.
Les acides gras trans ne seront donc pas a priori bannis des aliments dans l’Hexagone. Alors si vous voulez éviter les risques, réduisez votre consommation de viennoiseries et de margarines hydrogénées et préférez leur des aliments riches en oméga 3 par exemple.
Mais dans tous les cas, ne vous privez pas pour autant. Un croissant n’a jamais tué personne !
Emmanuelle JostSource : Conférence de l’Institut Français pour la Nutrition, juin 2008

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