Alcool : le sénat veut encadrer les "Happy Hours"

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Dans le cadre de la modernisation du système de santé, les sénateurs ont voté un amendement à la loi Santé en faveur d’un contrôle de la pratique promotionnelle des “Happy Hours“. Le but : faire cesser des pratiques entraînant une consommation excessive d’alcool.

Le sénat souhaite lutter contre les nouvelles pratiques de la jeunesse en matière d’alcoolisation massive.

Pendant les “heures joyeuses“, les débits de boissons offrent à leurs clients des réductions sur les prix des coktails, bières et autres boissons alcoolisées. Ces tarifs attractifs pousseraient les jeunes à boire plus pour moins cher, et donc à pratiquer le “

binge drinking “, qui est très dangereuse pour la santé des consommateurs.Un prix minimum fixé par décretEn premier lieu, les sénateurs considèrent que “le prix unitaire des boissons alcoolisées pratiqué par les commerçants lors d’opérations de promotion ponctuelle dans le temps ne peut être inférieur à un seuil, fixé par décret, correspondant à une fraction du prix de vente unitaire affiché dans l’établissement“.Ainsi, les sénateurs ont donné leur accord pour qu’un seuil maximum de réduction soit mis en place. Une boisson ne pourrait ainsi voir son prix diminuer de moitié pendant les “Happy Hours“, mais par exemple de 30% tout au plus.Protéger les jeunes contre l’alcoolisationCette mesure permettrait, pour ses défenseurs, de décourager les jeunes consommateurs qui n’auraient ainsi plus les moyens de consommer de nombreux verres dans les bars. En effet, les sénateurs déclarent dans l’amendement adopté que l’article 4 du projet de loi de modernisation de notre système de santé “vise à renforcer les moyens de lutter contre les nouvelles pratiques de la jeunesse en matière d’alcoolisation massive“.

La consommation d’alcool chez les jeunes est particulièrement préoccupante. La recherche d’ivresse est véritablement marquée dans les jeunes générations. En 10 ans, la part des 18-25 ans ayant connu une ivresse dans l’année est passée de 33 % à 46 % et la part de ceux en ayant connu au moins trois a presque doublé, de 15 % à 29 %“,  alertait François Bourdillon, directeur général de l’Inpes, lors de l’examen du projet de loi à l’Assemblée. Aujourd’hui, le “

binge drinking“ s’observe surtout chez les plus jeunes :  selon le

dernier baromètre santé, 14 % des 15-24 ans, 10 % des 25-34 ans et 6 % des 35-44 ans ont bu cette année pour s’enivrer. Ce mode de consommation d’alcool excessive aussi appelé “beuverie express“ s’est particulièrement développé depuis une trentaine d’années.Pour ses détracteurs, un risque d’aggraver le problèmeLes détracteurs à ce projet de loi avancent en revanche qu’il aggraverait le problème. En effet, plus de 85% de l’

alcool consommé en France est acheté en supermarché.Limiter les tarifs des “Happy Hours“ risquerait, pour les opposants à l’amendement, d’encourager les jeunes à boire encore plus d’alcool, de moins bonne qualité, à domicile.Avec AFP/RelaxnewsSource :

Projet de loi du sénat  du 14 septembre 2015.

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