Salles de shoot : Marisol Touraine donne son feu vert aux expérimentations

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Marisol Touraine donne son feu vert aux expérimentations des salles de consommation à moindre risque, plus communément appelées “salles de shoot“. L’arrêté publié aujourd’hui au Journal Officiel précise les modalités concrètes que devront respecter ces espaces. Les premières salles à Paris et Strasbourg pourraient être ouvertes avant la fin de l’année.

Avec la publication de l'arrêté précisant les modalités à respecter, toutes les conditions légales sont désormais réunies pour que les expérimentations de “salles de shoot“ débutent.

L’arrêté publié aujourd’hui fixe les modalités concrètes (présence du matériel médical, horaires d’ouverture, déroulement de la consultation d’accueil, etc.) que devront respecter les associations porteuses de projets de salles de consommation à moindre risque (SCMR), en lien avec les collectivités locales.Salles de shoot : pour qui et pourquoi ?Pour rappel, les SCMR sont un nouveau dispositif visant à réduire les risques auxquels s’exposent les usagers de drogues, voté dans le cadre de

la loi de modernisation de notre système de santé. Ces 

salles de shoot, destinées à des toxicomanes très désocialisés pour éviter qu’ils se droguent dans la rue, ne pourront accueillir que des usagers majeurs, qui apporteront leur propre produit pour leur seule consommation sur place, sous supervision d’une équipe de professionnels de santé. Les salles de consommation à moindre risque permettront aux toxicomanes de consommer leurs propres produits dans de bonnes conditions d’hygiène et sous la supervision de personnels de santé.

Elles existent dans près d’une dizaine de pays, dont la Suisse et l’Allemagne. En 2009, il existait déjà 25 CIS dans 16 villes en Allemagne, 1 en Australie, 1 au Canada, 6 dans 3 villes en Espagne, 1 au Luxembourg, 1 en Norvège, 45 dans 30 villes aux Pays-Bas et 12 dans 8 villes en Suisse. “L’expérience étrangère a en effet montré que les SCMR permettent aux usagers de recevoir conseils spécifiques, induisant ainsi une diminution des comportements à risque, des overdoses mortelles et parfois même l’accompagnement vers des traitements de substitution. Ont également été mis en évidence une réduction de l’usage de drogues en public et des nuisances associées“ précise le communiqué du ministère de la Santé.Les objectifs des salles de consommation à moindre risqueUne expertise collective de l’Inserm publiée en 2010, ainsi que 

d’autres travaux scientifiques publiés dans des revues de 

référence Lancet ont permis de souligner l’intérêt de ces salles de consommation à moindre risque pour :- éviter les infections, les surdoses mortelles et les autres complications sanitaires des usagers les plus marginalisés en leur fournissant des conditions d’injection sécurisée et du matériel stérile ;- permettre à ces usagers d’entrer en contact avec des  professionnels du soin et de l’accueil médico-social, pour les inciter notamment à se soigner ;- améliorer la situation pour les riverains, dans des quartiers où les toxicomanes sont nombreux, en réduisant le nombre d’injections et la présence de seringues usagées dans l’espace public.Salles de shoot : ce que prévoit la loiComme le précisait la loi de santé adoptée en avril 2015, l’arrêté précise que l’expérimentation durera 6 ans des “salles de consommation à moindre risque“ destinées aux toxicomanes. L’expérimentation sera d’abord proposée à Paris, Bordeaux, Marseille et Strasbourg. Le cadre juridique précise que les toxicomanes détenant pour leur seul usage et consommant des stupéfiants dans ces salles ne pourront être poursuivis pour usage et détention illicite. Les professionnels des centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques chez les usagers de drogue (Carrud) y intervenant ne pourront être poursuivis pour complicité d’usage illicite de stupéfiants. Le coût de ces salles est estimé à environ 800 000 euros par an, si l’on se base sur le projet d’expérimentation parisien. Le financement est assuré par l’Etat, via le ministère de la santé, les collectivités territoriales, les associations et la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca).“Il ne s’agit en aucun cas de banaliser la consommation de drogues. Mais fermer les yeux face à telle une réalité sociale et sanitaire ne fera pas disparaître le problème. La France fait donc le choix d’inclure plutôt que d’exclure. D’accompagner,  plutôt que de stigmatiser“ a déclaré Marisol Touraine.David BêmeSources :Communiqué du ministère de la Santé – 25 mars 2016Arrêté du 22 mars 2016 portant approbation du cahier des charges national relatif à l’expérimentation d’espaces de réduction des risques par usage supervisé, autrement appelés « salles de consommation à moindre risque » – JORF n°0072 du 25 mars 2016 – texte n° 19 (

accessible en ligne)Photo : VALINCO/SIPAClick Here: Cheap FIJI Rugby Jersey

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