Violences conjugales : les victimes deux fois plus à risque de souffrir de maladies chroniques

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Pour la première fois, une étude établit un lien entre affections de longue durée et violences faites aux femmes : les victimes auraient des risques accrus de développer une fibromyalgie ou un syndrome de fatigue chronique.

Sommaire

  1. Le poids du stress
  2. “Un problème de santé publique mondial” dont les médecins doivent avoir conscience

Pour les 35% de femmes ayant subi des

violences conjugales dans le monde, les séquelles physiques peuvent être bien plus lourdes qu’on ne le pense. Dans une étude parue le décembre 2019 dans le Journal of Interpersonal Violence, des chercheurs anglais ont montré que les femmes victimes de violences de la part de leur conjoint ont deux fois plus de risque de développer des maladies chroniques, telles que la

fibromyalgie et le

syndrome de fatigue chronique.

Le poids du stressPour parvenir à ce constat, les scientifiques ont examiné entre 1995 et 2017 les dossiers médicaux de 18 547 femmes ayant subi des violences domestiques – sexuelles, physiques, émotionnelles, psychologiques ou financières – ainsi que ceux de 74 188 femmes qui n’en ont jamais été victimes. Ils ont ainsi pu observer que le risque de fibromyalgie, caractérisée notamment par des douleurs diffuses dans tout le corps, et de syndrome de fatigue chronique, se manifestant par une fatigue extrême entre autres, était doublé chez les victimes par rapport aux autres.Une association que les chercheurs expliquent principalement par le stress important subi par les femmes violentées : “Les survivantes de violences conjugales expérimentent un immense stress psychologique et physiologique, explique la professeure Julie Taylor, co-auteure de l’étude, dans un communiqué. Les changements entraînés par un tel stress dans le corps peuvent provoquer une multitude de problèmes de santé tels que ceux que nous avons observés dans notre étude. Néanmoins, de plus amples recherches sont nécessaires pour comprendre les mécanismes biopsychologiques de cette association.”En juin dernier, une

étude montrait déjà que les Anglaises victimes de violences conjugales ont trois fois plus de risque de souffrir de troubles psychiatriques sévères.“Un problème de santé publique mondial” dont les médecins doivent avoir consciencePour le docteur Joht Singh Chandan, également co-auteur de l’étude, ces travaux soulignent le fait que les violences faites aux femmes soient “un problème de santé publique mondial” dont les professionnels de santé doivent avoir conscience : “Compte tenu de la prévalence des violences domestiques et du fait que les patientes souffrant de fibromyalgie et de syndrome de fatigue chronique font souvent l’objet de retards de diagnostic dus à la méconnaissance des causes de ces maladies de façon générale, il est important que les médecins gardent à l’esprit que les survivantes de violences conjugales sont plus à risque de ces conditions.”Les chercheurs précisent néanmoins : “Cela ne veut pas dire que toutes les femmes qui ont été abusées vont développer une fibromyalgie ou un syndrome de fatigue chronique, et que souffrir de ces maladies impliquent qu’il y a eu des violences conjugales. [Mais] nous espérons que cette étude, la première en son genre, changera la pratique des professionnels de santé et aidera aux diagnostics plus précoces de ces conditions chez les femmes violentées.”Selon eux, la plus grande incidence des maladies chroniques chez cette population implique également “l’existence d’un coût caché supplémentaire pour la société que nous avons besoin de mieux comprendre”.Click Here: camiseta river plate

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