JO 2021 – Basket : « C’est un sport qu’il faut voir en live »… Alors, on en pense quoi du 3×3 ?
August 2, 2021 | News | No Comments
De notre envoyé spécial à Tokyo,
Elles rêvaient d’une apothéose mais n’ont récolté que frustration et regrets. Les Bleues du basket 3×3 ont perdu face aux Etats-Unis en demi-finale puis contre la Chine en match pour la troisième place, ce mercredi à Tokyo. Prétendantes au titre du haut de leur statut de numéro 1 mondiales, Ana-Maria Filip, Laëtitia Guapo, Mamignan Traoré et Marie-Eve Paget se sont montrées trop maladroites pour espérer une autre issue lors de ces deux fins de match au couteau (défaites 18-16 et 16-14).
🏀 Victoire de l’équipe chinoise féminine en Basket 3×3 pour le bronze
La Chine prive la France d’une médaille de bronze avec une victoire à seulement deux points d’écart #JeuxOlympiques #Tokyo2020
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C’est dommage, car une médaille aurait aidé cette nouvelle discipline à se faire une place encore plus marquée dans le paysage olympique – vue de France, évidemment. Beaucoup ont découvert à l’occasion de ces Jeux cette version réduite du basket, qui se joue sur un demi-terrain et un seul quart-temps de 10 minutes. Pas le temps de s’ennuyer, c’est comme dans la cour de récré. On ne s’arrête pas après un panier, il faut juste ressortir de la zone pour pouvoir réattaquer (sans forcément faire de passe). Et tant pis pour ceux qui ne suivent pas.
« Contentes et fières pour la discipline »
Alors oui, ça part parfois dans tous les sens, avec un gros déchet technique sur certaines séquences, mais c’est aussi ce qui fait son charme. Le rythme dingue et la vitesse d’exécution induisent forcément des erreurs. Notre observation principale depuis la tribune : vraiment cool, mais il ne faut pas être cardiaque, ni épileptique.
Les collègues du 5×5 ont kiffé. Evan Fournier a parlé de « révélation » sur Twitter, Sandrine Gruda d’un « bol d’air frais ». Mais les réactions ont dépassé le cadre du basket. Pour leur entrée en matière face aux Etats-Unis samedi dernier, les Bleues ont eu droit à la visite du président Macron, assez admiratif devant l’intensité de la rencontre. Jolie reconnaissance. « On est contentes et fières pour la discipline. Nous, on la porte haut dans nos cœurs, alors on est heureuses que le format plaise », positive Guapo malgré la désillusion du jour.
« C’est un sport qu’il faut voir en live »
« On a reçu beaucoup de messages. C’est une fierté d’avoir partagé notre sport, on va se consoler avec ça », ajoute Filip, pas loin des larmes quand même. Présente à Tokyo pour commenter les matchs de ses anciennes coéquipières sur France TV, Céline Dumerc était dans les tribunes ce mercredi. Croisée entre les deux matchs, elle raconte comment elle a été convaincue alors que ce n’était pas gagné.
« Ce n’est pas du tout une discipline qui m’attirait jusqu’à ce que je vienne la voir en live », dit-elle, nous faisant comprendre qu’elle chambrait pas mal Marie-Eve Paget (qui joue avec elle à Basket Landes) sur le sujet. « Moi ce que j’aime dans le basket, c’est la collaboration, la construction, le collectif. Le 3×3 demande d’autres qualités, reprend-elle. Mais c’est la première fois que je les vois en vrai, et ça n’a rien à voir avec ce que j’avais pu observer à la télé. C’est un sport qu’il faut voir en live, c’est là où il prend tout son sens. Tu te sens proche des joueuses, ça envoie, tu passes un super moment. J’étais à fond ! »
La vice-championne olympique 2012 y voit même un intérêt pour le 5×5.
Ça peut être un complément pour certains athlètes qui manquent d’agressivité ou de confiance en eux, parce que ce format t’oblige à prendre tes responsabilités, à être indépendant. Il n’y a pas de coaching derrière, tu dois te débrouiller, observe-t-elle. Ça t’oblige aussi à ne pas rester sur tes erreurs, t’as pas le temps. Ça peut être très formateur. »
La question de la spécialisation des joueurs et joueuses pour faire avancer la discipline va forcément se poser. Mais on n’y est pas encore. « Ça ce sera une question de business. Si les gens peuvent en vivre, oui il y aura des joueurs uniquement de 3×3. Mais pour l’instant c’est une passion, répond Dumerc. On en parle avec « MEP » (Paget), je la vois en plus du 5×5 se taper des exercices de PMA et tout pour se faire la caisse. Elle fait ça parce qu’elle en veut, parce qu’elle a ce rêve olympique, mais je pense qu’elle ne pourra pas faire ça des années encore. C’est super exigeant, ça prend du temps. »
Quelques similitudes avec le 5×5 quand même…
Partis d’une feuille blanche en 2011, les équipes de France garçons et filles se sont structurées. Depuis 2018, des moyens supplémentaires, financiers et humains, ont été alloués dans l’optique de ces Jeux. Ça ne s’arrêtera pas là, avec la perspective de Paris 2024, mais cela prendra du temps. « Cette première édition aux JO a été un moment important pour la promotion de cette nouvelle discipline. Elle a montré tout son potentiel », estime le président de la FFBB Jean-Pierre Suitat, qui promet qu’elle aura toute sa place dans les trois ans à venir.
En attendant, on a quand même noté quelques similitudes entre le 3×3 et le 5×5. Déjà, avoir une Golgoth à l’intérieur, ça aide à gagner des matchs. On l’a bien vu lors de la demie avec l’Américaine Stefanie Dolson, 1,96 m pour 106 kg, deux fois All-Star WNBA et qui a fait un chantier pas possible sous le panier. Et puis la petite dernière elle aussi possède ses polémiques sur l’arbitrage, avec des Bleues qui avaient le sentiment de s’être fait voler sur une balle donnée aux Américaines à 16-16, malgré de vidéo. Mais elles reviendront, promis, avec en plus une « énorme soif de revanche », annonce Laëtitia Guapo.
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