Messi au PSG : « Stratosphérique », « au-delà de tout ce qu’on a connu »… Le transfert historique vu par des journalistes sportifs

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Mardi, le PSG a officialisé la venue de Lionel Messi pour les deux prochaines années.Une confirmation intervenue après plus de cinq jours de spéculations, de rumeurs et une surenchère de scoops.Une folle semaine pour les fans de foot, mais aussi pour les journalistes sportifs qui ont alterné sang froid et excitation.

La Pulga, à Paris. Quarante-huit heures après l’officialisation de l’arrivée de Lionel Messi au PSG, de nombreux mordus de foot se pincent encore pour y croire. « Leo », star du Barça et sextuple Ballon d’or, évoluera désormais au sein du prestigieux club parisien. Une annonce qui a retenti comme un coup de tonnerre auprès des fans, mais aussi du côté des journalistes sportifs français pourtant aguerris aux transferts spectaculaires et aux retournements rocambolesques du mercato.

« Ici c’est Messi », titrait L’Equipe mercredi. « Parisien ! », s’exclamait… Le Parisien. Même enthousiasme du côté des radios nationales ou des JT, qui tous ont accordé de longues minutes à l’Argentin. A juste titre ? « C’est un événement comme le football en France n’en a jamais connu, il n’y a jamais eu un joueur de cette dimension dans notre championnat », estime auprès de 20 Minutes Philippe Sanfourche, chef de la rubrique football à RTL. Un recrutement d’ores et déjà historique et une semaine d’une rare intensité dont se souviendront longtemps les médias français.

« Stratosphérique »

Il faut dire qu’en termes d’actualités sportives, l’été avait déjà laissé peu de répit aux journalistes spécialisés. Quatre semaines d’Euro, suivi dans la foulée par les inespérés Jeux Olympiques de Tokyo… Depuis juin ils enchaînent les couvertures des compétitions à l’image d’un véritable marathon. Et alors que quelques jours d’accalmie semblaient enfin se profiler, la bombe Messi éclate. « Depuis plusieurs mois, voire des années, on savait que le PSG était sur le dossier, explique Aymeric Le Gall, journaliste chez 20 Minutes. Au printemps dernier, un journaliste brésilien – celui qui avait révélé l’arrivée de Neymar en 2017-, avait même annoncé son transfert. Mais entre-temps il y a eu d’autres infos sur sa prolongation à Barcelone. Au final il arrive à Paris au moment où on ne s’y attendait plus ». Un basculement en moins de 24 heures.

Confirmé au Barça le jeudi matin de la première semaine d’août, l’après-midi même Messi signait finalement son départ, ouvrant enfin une brèche pour le PSG. Le mardi suivant, Leo foulait l’asphalte de l’aéroport du Bourget. Pour Bruno Salomon, aka le « Monsieur PSG » de France Bleu Paris, c’est tout simplement « stratosphérique ». « Je me suis retrouvé à faire le pied de grue pour Zlatan Ibrahimović et Thiago Silva avant leur arrivée, ça a pris beaucoup plus de temps, il y avait des palabres, des négociations… Mais là, la vitesse du truc !, s’étonne-t-il encore. Certains vont dire que c’est facile, qu’il y a de l’argent… Oui, mais ça veut quand même dire que tu as travaillé ton dossier, que tu étais prêt. On n’a pas encore tout le montage et on le découvrira peut-être plus tard mais sur le papier c’est un coup de génie ». Un coup de maître qui a tenu en haleine fans et médias durant de longues heures, frôlant parfois l’hystérie collective.

« C’était vraiment la course à l’échalote »

Durant près de cinq jours, une avalanche de rumeurs et de fake news a déferlé sur les réseaux sociaux. Les moindres faits et gestes du footballeur, de son équipe ou des deux clubs ont été scrutés, analysés, et montés en épingle. Un mille-feuilles d’allégations qui n’a pas facilité la tâche des journalistes sportifs. « C’est la plus grosse problématique dans ce domaine depuis plusieurs années, on passe plus de temps à démentir des fausses infos que de pouvoir en sortir de réelles », estime Philippe Sanfourche. La faute notamment à la multiplication des fuites émanant de sources proches des joueurs, et de leurs intérêts divergents, mais aussi aux médias étrangers et aux Twittos qui s’en donnent à cœur joie. « C’était vraiment la course à l’échalote et aux scoops ridicules. Tous les influenceurs se sont mis à avoir des infos de l’ordre “Messi a mangé une salade césar et se dirige sur les îles Canaries” », ironise-t-on du côté de 20 Minutes.

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Le secret ? Garder son calme et y aller pas à pas. « Il n’y a pas de miracle, il faut se constituer son propre réseau, son carnet d’adresses et vérifier à la source. Et essayer d’avoir les infos avant les autres pour couper l’herbe sous le pied aux mauvaises rumeurs. C’est un vrai travail de fond et il ne faut pas se laisser emporter », explique pour sa part le chef de la rubrique foot chez RTL. Même son de cloche du côté de France Bleu Paris : « Dans le groupe Radio France notre politique c’est de prendre son temps, de ne pas faire n’importe quoi, ne pas partir au moindre truc et de tout vérifier. »

Un emballement des réseaux sociaux qui reflètent aussi tout l’intérêt qu’ont les fans de foot pour ce transfert historique. Ainsi qu’une certaine impatience quelque peu incontrôlable, que Bruno Salomon nomme « la culture de l’instant T ». « Les gens voulaient qu’il vienne tout de suite. Là où j’ai souri c’est quand les gens se disaient “mais pourquoi ça ne se fait pas, pourquoi il n’atterrit pas aujourd’hui ?”  Mais c’est un deal de fou ! C’est un contrat à relire 150.000 fois par des juristes ! »

« Ce sont les Avengers et on est comme des gamins ! »

Cet engouement grandissant, allant crescendo de jour en jour jusqu’à la fameuse officialisation, a aussi gagné les médias. Certains ne cachent pas leur enthousiasme, à l’instar du journaliste de France Bleu Paris. « On va commenter les matchs de Lionel Messi avec le PSG, qui va être accompagné de Neymar, de Mbappé… Ce sont les Avengers et on est comme des gamins ! Il n’y a que deux dieux du football vivant, c’est Ronaldo et Messi. Et l’un vient de se poser au parc des Princes », se réjouit-il. S’il est loin d’être le seul a partagé cette excitation, un événement en particulier a cristallisé cette ferveur : l’émotion d’Omar Da Fonseca lors de la conférence de presse du club mercredi. Le consultant argentin, ancien footballeur professionnel, a fait éclater sa joie devant le joueur et les caméras. Un élan qui n’a pas été au goût de tous, certains reprochant une limite franchie entre le journalisme et le côté supporter.

Une effervescence qui détonne un peu dans le paysage médiatique français, mais qui selon Philippe Sanfourche, atteste aussi d’un attrait hors du commun pour Lionel Messi. « Il y a une fascination avec ce joueur qui fait que même les gens les plus mesurés ont tendance à s’emballer assez vite », dit-il, ajoutant que cela fait aussi le sel du domaine sportif. « Je pense qu’il faut toujours conserver à l’esprit que c’est un divertissement pour les gens. On vit dans un monde où il y a suffisamment de choses qui ne vont pas et quand, dans un journal, on ouvre la page des sports et du foot il faut faire rêver et divertir. Le faire sérieusement mais en gardant une certaine légèreté ».

Du côté de 20 Minutes, notre journaliste assume ce savant dosage de « regard professionnel » et de « regard d’enfant ». « Le principal est d’en être conscient et de ne pas partir du mauvais côté dans tes articles. Mais on peut quand même le mentionner et faire ressentir que nous aussi sommes impressionnés. C’est tellement énorme que ça va au-delà de tout ce qu’on a connu. C’est un cas vraiment particulier Messi au PSG », affirme Aymeric. Et ce n’est que le début de l’aventure pour les fans et les journalistes.

Prochaine étape : le retour des spectateurs au stade samedi, et la présentation des nouvelles recrues. Suivront les premiers matchs de Messi, les premières victoires, mais aussi les défaites… Et peut-être le départ de Kylian Mbappé? 

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