Le mystère Charlene de Monaco : une princesse qui cultive sa différence
January 11, 2022 | News | No Comments
LONG FORMAT – Le 1er juillet 2011, Charlene de Monaco, née Wittstock, épousait Albert II devant le gotha et les médias du monde entier. Une exposition qui ne répondait pas encore à toutes les interrogations au sujet de cette nageuse sud-africaine multi-médaillée. A son rythme, la nouvelle icône du Rocher a su bousculer les traditions, révéler sa personnalité et imposer son style avec audace.
Sommaire
- Une sirène à part aux yeux d’Albert
- Son mariage princier à l’épreuve des fantasmes
- Une altesse qui bouscule les traditions
- Son pacte conjugal avec Albert
- Un style de plus en plus personnel
Dans le grand bain du gotha, où certaines – Diana la mal aimée, Sarah Ferguson l’inconséquente ou encore Meghan Markle l’insoumise – ont peiné à tenir la tête hors de l’eau, elle aurait pu couler comme une pierre. C’est même l’avenir que les Cassandre rivées sur le Rocher monégasque lui prédisaient. Mais Charlene de Monaco, née Wittstock, est une championne. Au cours de sa carrière de nageuse muti-médaillée, la Sud-Africaine a prouvé qu’elle savait faire preuve d’endurance et ne craignait pas les clapotis.
Après avoir fait tourner la tête du prince Albert lors d’un tournoi de natation en 2000, entretenu une histoire secrète avec l’héritier de Rainier III pendant des années, brillé lors de noces princières très commentées en 2011 et donné naissance à des jumeaux qui fascinent à leur tour, la sculpturale altesse s’est imposée comme la nouvelle icône du Rocher. Le spectre de l’inoubliable Grace Kelly est souvent évoqué, quand on parle d’elle. Plus libre, moins prisonnière des convenances, Charlene de Monaco a toutefois su se démarquer, quitte à bousculer les traditions monégasques. Et à révéler une personnalité qu’on ne soupçonnait pas.
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1Une sirène à part aux yeux d’AlbertDOMINIQUE JACOVIDES / BESTIMAGE
Juin 2000, Mare Nostrum, Meeting international de natation de Monaco. Charlene Wittstock, sublime nageuse de 22 ans, décroche le 200 mètres dos. Présent en sa qualité de souverain, le prince Albert II n’a rien raté de sa performance. Leurs regards se croisent une première fois quand il lui remet le bouquet de la victoire. La nageuse sud-africaine, de vingt ans sa cadette, l’accueille d’un sourire timide. Le cœur du prince s’emballe. L’histoire aurait pu s’arrêter là. Pendant une année entière, le souverain de 42 ans, que les monégasques rêvent de voir enfin en couple, ne peut oublier l’athlète qui a ondulé sous ses yeux.
Un an après leur première rencontre, leurs chemins se croisent à nouveau. Charlene est attablée à l’hôtel Tulipe avec des amis nageurs. Albert II se lance et invite la championne à dîner. Elle souligne qu’il serait bienvenu de demander la permission à son entraîneur. “Non’ ne serait pas la bonne réponse”, lui chuchote le prince. Elle se laisse convaincre. Le dîner terminé, impossible de se quitter. Ils danseront jusqu’au lever du jour. A cinq heures du matin, Albert de Monaco ramène sa dulcinée, et lui glisse son numéro de téléphone. La jeune femme l’égarera… sans le vouloir.
Charlene Wittstock retourne en Afrique du Sud poursuivre ses entraînements. Elle s’affiche au bras du rugbyman sud-africain Andre Snyman puis du nageur italien Massimiliano Rosolino. Albert II patiente en silence et multiplie les séjours discrets à Durban afin de la conquérir, déjouant habilement l’attention des journalistes. En 2006, c’est officiel, Albert II prend tout le monde de court et s’affiche collé-serré avec la nageuse aux Jeux Olympiques de Turin.
Pas de doute, le couple est amoureux. Dans la loge le soir de l’inauguration, ils multiplient les baisers et les gestes tendres. Leur complicité est flagrante. Les rumeurs de mariage s’amplifient. La belle ne s’arrête pas de nager pour autant, mais sa qualification aux Jeux olympiques de Pékin en 2008 semble compromise après une mauvaise blessure à l’épaule. Et si le temps était venu de quitter les bassins ?
Dès mai 2007, Charlene emménage avec son prince à Roc Agel, la résidence d’été du souverain. Dès lors, la compagne d’Albert de Monaco sera de toutes les sorties officielles. Dans l’ombre, pour ne surtout pas voler la vedette à Caroline ou Stéphanie de Monaco, elle se distingue, sa fine silhouette mise en valeur dans des robes de grands créateurs. Doucement, Charlène prend de l’assurance, et lie son destin à celui du Rocher. En 2010, surprise, elle sera même invitée aux noces de Victoria de Suède. Dix ans après leur rencontre, les fiançailles du couple sont enfin annoncées. Le mariage princier aura lieu un an plus tard, le 2 juillet 2011.
Légende photo : En juin 2007, Charlène Wittstock est photographiée rêveuse. Celle qui partage secrètement la vie du prince Albert songe peut-être déjà à cette vie de princesse qui pourrait être la sienne.
2Son mariage princier à l’épreuve des fantasmesSGP / BESTIMAGE
La cour d’honneur du palais princier de Monaco a été transformée en cathédrale à ciel ouvert. Charlene Wittstock la protestante, convertie au catholicisme par amour, fait son entrée au bras de son père sur un tapis rouge allant de la Caserne des Carabiniers au Palais. Elle est vêtue d’une sublime robe en satin duchesse blanc signée Giorgio Armani à longue traîne. Souriante mais crispée, la jeune femme de 33 ans semble fragile face aux 800 invités qui la suivent du regard, et les 7 millions de téléspectateurs français qui ont les yeux rivés sur leur téléviseur. Une pression trop lourde à porter ? A moins que ce ne soit son nouveau rôle qui l’effraie.
A leur passage dans la petite chapelle de Sainte-Dévote, dédiée à la sainte patronne monégasque, la jeune femme fond en larmes. Albert II, flegmatique, apparaît impuissant à lui venir en aide. Les images font vite le tour du monde. Les mauvaises langues se délient, et les rumeurs s’enchaînent : la nouvelle princesse aurait tenté de regagner l’Afrique du Sud pour échapper à ce mariage. Le Sunday Times évoque de son côté « un mariage arrangé ». Le prince Albert aurait confisqué le passeport de sa future femme, après qu’elle l’aurait menacé de prendre la fuite en apprenant qu’il était à nouveau père d’un enfant conçu hors mariage. Albert II aurait réussi à la convaincre de rester contre une importante somme d’argent…
Des rumeurs qui vont douloureusement blesser la jeune femme. Mais trop timide, encore peu à l’aise dans son nouveau rôle, elle ne trouve pas la force de s’exprimer, préférant se cacher dans l’ombre protectrice de son époux. En 2013, fin prête à prendre la parole, elle sort du silence et fait taire ses détracteurs. “Tout était si lourd à porter, avec tant d’émotions mêlées à cause de ces rumeurs, la tension a grimpé en flèche et j’ai fondu en larmes. Et là, je me suis mise à pleurer d’autant plus que je pensais en même temps “Oh non, le monde entier est en train de me regarder pleurer !“, rectifiera-t-elle avec beaucoup de sincérité dans le Times week-end magazine.
Tout juste remise de l’épreuve de son mariage, la nouvelle princesse de Monaco reviendra au centre de l’attention. Mariée au souverain depuis à peine deux ans, la presse et les monégasques font preuve d’impatience et réclament un héritier. La pression s’intensifie. En mai 2014, l’heureuse nouvelle tant attendue est annoncée, Charlene de Monaco est enceinte. Quelques mois plus tard, une autre annonce va surprendre : l’épouse du prince Albert II n’attend pas un, mais deux enfants, des jumeaux, un garçon et une fille, qui feront la joie du couple en décembre 2014.
Légende photo : En juillet 2011, après plus de dix ans d’idylle secrète, Charlène et le prince Albert de Monaco se disent oui, sur le Rocher.
3Une altesse qui bouscule les traditionsClaudia Albuquerque / Bestimage
Après la naissance des jumeaux, que le couple choisit de prénommer Jacques et Gabriella, Charlene de Monaco semble plus apaisée. Après avoir donné deux héritiers à la famille princière, l’ancienne nageuse va se façonner un rôle sur mesure au sein du clan Grimaldi. Mère dévouée, celle qui se qualifie comme une “maman présente, protectrice” fait de l’éducation de ses enfants sa priorité. L’ancienne roturière est bien décidée à leur offrir une enfance la plus normale possible. Le matin, c’est leur père qui les emmène à l’école. Une fois les enfants rentrés, elle prend le relais, entre devoirs et chamailleries. Les jumeaux sont également soigneusement préparés au rôle qui les attend. Entre engagements et séjours officiels, Jacques et Gabriella prennent doucement leurs marques.
Quand elle ne veille pas sur ses enfants, Charlene de Monaco choisit ses causes, de la lutte contre le VIH en passant par l’environnement ou encore les enfants en difficulté à travers le monde. Celle qui continue de s’exprimer en anglais, cultive toutefois la discrétion, n’aime pas qu’on la remarque. De plus en plus à l’aise en talons aiguilles et robes fendues, l’ancienne nageuse sélectionne ses apparitions publiques, et laisse bien volontiers la première place à Caroline et Stéphanie de Monaco aux côtés de leur frère, le prince Albert II.
Quand elle décide d’apparaître, c’est à sa façon, sans faux sourires. A ceux qui la disent froide et distante sur les photos, elle rétorque dans le magazine sud-africain Huisgenoot en 2019, “il est parfois difficile de donner le change. Peu savent ce qu’on vit loin des objectifs”. Cette année-là a en effet été marquée par la mort de deux de ses amis proches et les soucis de santé de son père. Les Monégasques, eux, l’ont compris : Charlène de Monaco est une femme entière, incapable de faire semblant.
Légende photo : Charlene de Monaco et le prince Albert II, très fiers, présentent leurs jumeaux Jacques et Gabriella en janvier 2015, au balcon du palais princier de Monaco.
4Son pacte conjugal avec AlbertDOMINIQUE JACOVIDES / BESTIMAGE
Cette liberté dont jouit Charlene de Monaco, le prince Albert II n’y est pas étranger. Sans goût pour les rapports de subordination que pouvaient entretenir sa mère Grace Kelly avec son père Rainier III, lequel était farouchement opposé aux rêves hollywoodiens de sa femme, Albert II se montre plus compréhensif, plus permissif. Il laisse agir Charlene comme bon lui semble. Le souverain est un homme moderne, à l’écoute, bien décidé à ne pas sacrifier son couple sur l’autel du protocole.
Loin d’être enfermée dans une cage dorée, l’ancienne nageuse rejoint régulièrement sa famille restée en Afrique du Sud. Albert II le sait, elle ne saurait être privée de son clan. En 2010, son frère Gareth, dont elle est très proche, est venu s’installer en principauté. Une bouffée d’oxygène pour celle qui a souvent le mal de son pays natal. Dans l’ombre, Albert II veille à l’épanouissement de son épouse.
Reconnaissante, Charlene salue en échange ses qualités de souverain, d’époux et de père à longueur d’interviews. “Avant que nous soyons mariés, tu as été mon ami, mon guide, tu m’as protégée. Lorsque je suis arrivée à Monaco, j’ai dû m’adapter à un nouvel environnement. J’ai appris en écoutant, en observant, mais c’est surtout toi qui m’as aidée, qui m’as montré le chemin. Je serai toujours à tes côtés, je te protégerai,” fait-elle savoir en s’adressant à son mari, dans les colonnes de Point de vue le 20 janvier 2021. Jolies prémices de la célébration de leurs dix ans de mariage, en juillet 2021.
Légende photo : Dans l’ombre protectrice de son époux Albert II, Charlene de Monaco a trouvé son équilibre. S’acclimater à la vie sur le Rocher n’aurait pu se faire sans son amour et sa bienveillance.
5Un style de plus en plus personnelBruno Bebert / Pool Monaco / Bestimage
Après des débuts timides lors des événements officiels, Charlene de Monaco semble avoir trouvé sa place et fend encore les attentes. Sublime en robes haute couture lors d’événements comme le gala de la Croix-Rouge, la princesse se montre tout aussi à l’aise en tenue décontractée pour représenter la famille princière lors d’évènements sportifs. Ancienne nageuse surentrainée, celle qui s’est longtemps imposée une discipline de fer, n’hésite pas à mouiller le maillot et montrer de quoi elle est capable, en participant à des compétitions de grande ampleur. En témoigne, cette traversée de la Méditerranée en waterbike entre Calvi et Monaco en septembre 2020, sous les regards médusés mais admiratifs de nombreux Monégasques.
Aux brushings lisses et aux chignons sages sous les tiares, Charlene préfère également les audaces capillaires. Carré rétro, coupe wavy, coupe courte… Les sorties de la princesse de Monaco sont souvent l’occasion d’imprimer un nouveau look. En décembre 2020, à la surprise de tous, l’épouse d’Albert II a même dévoilé un look punk glam, avec le côté gauche du crâne complètement rasé. Un choix radical qui a ébouriffé ses détracteurs l’estimant inapproprié pour une princesse. “J’en avais envie depuis longtemps”, a clamé haut et fort celle qui semble bien déterminée à faire fi des critiques. La coupe de cheveux avait été validée par son époux, mais habilement retravaillée pour un nouveau portrait officiel de la famille princière. Emancipation tout en subtilité de Charlene, entre modernité et sens du devoir.
Légende photo : En décembre 2020, Charlene de Monaco s’est affichée avec une coupe glam rock très audacieuse, qui n’a pas manqué de faire réagir. Un look assumé par la princesse.
Crédits photos : Crédit : Bestimage / Direction artistique GALA