JO 2022 : « Comme dans un film de science-fiction »… A quoi vont ressembler les Jeux de Pékin, qui démarrent dans un mois ?
January 22, 2022 | News | No Comments
Jusqu’ici, tout va (relativement) bien. Alors que les JO d’hiver s’ouvrent dans 30 jours tout pile à Pékin et que le variant Omicron continue de faire des siennes partout dans le monde, nous n’avons pas reçu à ce jour le moindre mail des organisateurs laissant entendre qu’on pouvait d’ores et déjà remiser notre accréditation au fond du tiroir et tirer un trait sur l’événement. Oh, il y a bien eu cette déclaration de Dick Pound, le membre du Comité international olympique, chez nos confrères d’ USA Today, qui n’a pu officiellement « écarter » le spectre d’une annulation ou d’un nouveau report, évoquant une « chance très mince » que l’événement passe à la trappe, mais c’était plus pour la forme qu’autre chose.
Non, sauf nouveau cataclysme de dernière minute, les Jeux de Pékin auront bel et bien lieu du 4 au 20 février prochains. Reste maintenant à savoir dans quelles conditions vont se dérouler ces Olympiades de la trouille, dans un pays qui s’est littéralement coupé du monde depuis l’apparition du virus à Wuhan fin 2019. De ce que l’on sait, les autorités chinoises sont sur les dents, « en mode guerrier », selon les mots d’un diplomate européen basé à Pékin chez nos confrères de La Croix, afin de limiter les risques d’émergence de foyers épidémiques durant les Jeux.
Ambiance postapocalyptique et stratégie du « zéro Covid »
Pour vous donner un aperçu de l’ambiance sur place, on a posé la question à l’équipe de France de short-track, qui a eu la possibilité d’aller tester la glace olympique en octobre dernier. « C’était complètement lunaire, limite flippant, raconte le patineur de vitesse havrais Sébastien Lepape. Quand je suis arrivé à l’aéroport de Pékin, j’étais dans un film de science-fiction. Je me suis dit “Mais on est où là ? !”. Tout était vide, les seuls gens qu’on croisait étaient dans des tenues antibactériologiques, on avait 3.000 tests à faire. »
« On se serait cru dans un aéroport fantôme, c’était une ambiance d’apocalypse. Notre avion était le seul sur le tarmac, dans les halls il y avait de la poussière partout comme si c’était abandonné. Après quatre ou cinq heures de démarches, on a enfin pu sortir. Notre bus était escorté par la police et, dans les rues, c’était pareil, pas un rat, une ville fantôme », embraye Tifany Huot-Marchand. « Je pense que ça sera pire, ou au moins aussi strict, pendant les Jeux », prévient Lepape.
Soucieux de se montrer exemplaires aux yeux du monde dans la lutte contre le virus, Pékin et le CIO ont inauguré mardi la boucle (totalement) fermée et strictement contrôlée 24 heures sur 24, de quoi faire passer la bulle sanitaire des JO de Tokyo pour une vulgaire passoire à bactéries. Si, au Japon, les promesses d’intransigeance sanitaires ont parfois pu voler en éclats durant les Jeux, il y a peu de chances que la Chine relâche la bride. En témoigne la mise en quarantaine totale de la ville de Xi’an, la capitale de la province du Shaanxi, et ses 13 millions d’habitants, le mois dernier.
« On peut dire que nous avons pratiquement achevé tous les préparatifs. Pékin est prêt », a ainsi assuré Zhao Weidong, responsable de la communication du comité d’organisation, tandis que les dernières barrières étaient en passe d’être installées pour tenir les passants à bonne distance des installations. Pour faire simple, le régime chinois a décidé d’appliquer sa stratégie nationale du « zéro Covid » (quarantaines, confinements, dépistages, traçages, applications mobiles de suivi…) à l’échelle des sites olympiques. Et gare à celui où celle qui tenterait de mettre un bout du museau dehors, sous peine de faire trois tours dans son slip direction Roissy-Charles de Gaulle.
Le risque zéro n’existe pas
Des sportifs aux délégations, en passant par les officiels, les journalistes et les bénévoles, toute cette clique va vivre isolée du monde pendant près de trois semaines, avec double vaccination obligatoire (la dose de rappel est quant à elle « vivement conseillée » par le CIO), dépistage quotidien et port du masque en toutes circonstances. Cependant, malgré ces mesures drastiques, les autorités savent que le risque zéro n’existe pas. « Il y aura certainement des infections et il est possible qu’un foyer de contamination à petite échelle se déclare », a ainsi prévenu il y a quelques jours Huang Chun, le responsable chargé de contrôler la propagation du virus pendant les Jeux. Auquel cas, les personnes testées positives seront immédiatement placées en quarantaine, tandis que celles présentant le moindre symptôme seront envoyées dans les hôpitaux de Pékin et de Zhangjiakou, le site où se dérouleront les épreuves de ski.
A la différence des Jeux d’été à Tokyo, ces JO d’hiver ne devraient en revanche pas se dérouler à huis clos. Si les touristes étrangers ont été priés de rester chez eux, les Chinois devraient avoir droit de garnir en partie les gradins sans qu’aucune jauge n’ait encore été officiellement annoncée par les autorités. Mais ne vous imaginez pas pour autant assister à des ambiances de dingo. Pour vous donner une idée du bazar, dans le playbook – une sorte de guide pratique – fourni aux médias ces dernières semaines, il nous est formellement interdit de « crier » ou de… « chanter » sur les sites olympiques.
Un coup dur pour la chorale du service des sports de 20 Minutes qui avait prévu plusieurs représentations… Bref, si on ajoute à cela l’ambiance déjà pesante autour de la question des droits humains et les différents boycotts diplomatiques annoncés par de nombreux pays (dont la France ne fait pas partie), on se dit qu’on risque vraiment d’assister à des Jeux vraiment pas comme les autres. « C’est le prix à payer pour qu’ils aient lieu », relativise notre short-trackeur français. Tout est une question de verre à moitié vide ou à moitié plein.
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