L’utilisation détournée du protoxyde d’azote comme gaz hilarant inquiète de plus en plus, aussi bien dans les soirées étudiantes que sur les réseaux sociaux. Car aussi “drôle” soit-il, ce gaz, lorsqu’il est aspiré, n’est pas sans risques pour la santé.
Usuellement appelé “proto” ou
“gaz hilarant”, le protoxyde d’azote est un gaz principalement utilisé dans le milieu médical, comme anesthésiant, ou industriel, comme gaz de pressurisation d’aérosol. Mais depuis plusieurs années, il est détourné de son usage initial pour ses propriétés euphorisantes et se retrouve conditionné dans des ballons de baudruche afin d’être inhalé. Une pratique inquiétante et qui tend à se banaliser sur certains réseaux sociaux, en particulier Snapchat, d’après le site web d’actualité informatique Numerama. Le média spécialisé s’appuie notamment sur l’exemple récent d’une candidate de téléréalité qui a publié des images d’une soirée où elle aspire à plusieurs reprises le contenu d’un ballon de baudruche. Fin 2018, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies s’inquiétait également de la résurgence de ce gaz dans divers contextes festifs observée depuis 2015 ainsi que par sa visibilité accrue dans certaines métropoles où “les cartouches vides jonchent les trottoirs de certains quartiers”. Des risques, quelque soit la fréquence de l’usage ou la doseOutre une courte sensation d’euphorie, qui disparaît au bout de quelques minutes, l’inhalation du protoxyde d’azote expose à plusieurs effets indésirables, comme le rapporte le site du ministère de la Santé drogues-info-service : nausées et vomissements,
maux de tête,
crampes abdominales,
diarrhées,
somnolence et baisse de la vigilance,
vertiges,
acouphènes. A plus forte dose, le gaz peut engendrer une
confusion, une
désorientation, une
difficulté à parler et à coordonner ses mouvements, une faiblesse musculaire et des
irrégularités cardiaques. Le surdosage se manifeste, lui, par des troubles moteurs,
des altérations de la perception, et plus rarement des convulsions.Toujours d’après le site gouvernemental, en cas d’usage régulier, le protoxyde d’azote peut entraîner des
pertes de mémoire,
des troubles de l’érection,
des troubles de l’humeur de type paranoïaque,
des hallucinations visuelles,
des troubles du rythme cardiaque ainsi qu’une baisse de la tension artérielle. Ces altérations sont néanmoins réversibles à l’arrêt de la consommation. De plus, indépendamment de la fréquence d’utilisation, le gaz hilarant expose à un risque de brûlure par le froid due à sa température, à un
trouble de la déglutition ainsi qu’à un manque d’oxygène pouvant provoquer la mort par
asphyxie en raison de la très forte concentration en protoxyde d’azote des cartouches. Des troubles neurologiques en cas d’usage chronique à forte doseLa consommation chronique de protoxyde d’azote à fortes doses expose, sans surprise, à des effets encore plus sévères. Le gaz peut effectivement causer
une carence en vitamine B12, à l’origine de troubles neurologiques tels que des
engourdissements des doigts ou des orteils, un difficulté à se mouvoir due à une faiblesse des jambes,
des troubles de l’équilibre ainsi que des sensations de décharges électriques dans la nuque. Cette carence en vitamine B12 peut également être à l’origine d’une
anémie. Ces troubles peuvent apparaître tardivement, après plusieurs mois d’utilisation. Ils sont généralement réversibles à l’arrêt de la consommation et en cas de traitement à base de vitamine B12.Une situation à risque donc, qui pousse certains élus à réagir. Début juillet, deux maires de la métropole Lilloise ont pris un arrêté interdisant la vente de cartouches de protoxyde d’azote aux mineurs. Le département du Nord étant particulièrement impacté par ce phénomène.Click Here: Fjallraven Kanken Art Spring Landscape Backpacks